Mirabaud prend une participation majoritaire dans Monyco

Par Sophie Marenne, le 18 mai 2022

La branche gestion d’actifs du groupe genevois compte aider le sous-traitant neuchâtelois spécialisé en photoluminescence à devenir plus moderne et à atteindre un chiffre d’affaires encore meilleur.

Le sous-traitant horloger Monyco est spécialisé en application manuelle, par sérigraphie ou par tamponnage de matériau luminescent. C’est grâce à cette PME que les cadrans, appliques, aiguilles et autres pièces de montres des plus grandes marques s’illuminent dans le noir.

Le fonds d’investissement Patrimoine vivant de la banque Mirabaud annonce, ce mercredi, entrer au capital de Monyco. Le spécialiste de la luminescence des pièces d’horlogerie rejoint ainsi un caravanséail de marques françaises dans lesquelles le groupe genevois a déjà investi: les joaillers Mauboussin et Korloff, les enseignes de mode Vanessa Bruno et Tara Jarmon, l’équipementier le Coq Sportif ou encore le chocolatier Alain Ducasse. Le fonds de Mirabaud Asset Management cible l’industrie manufacturière européenne haut de gamme.

Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé. Renaud Dutreil, responsable du pôle Private Equity chez Mirabaud et ancien ministre français des PME a toutefois confié à L’Agefi que le fonds « devient actionnaire majoritaire de Monyco ». Cette firme est la première société suisse sélectionnée par Patrimoine vivant qui investit dans des « entreprises présentant un fort savoir-faire, un enracinement dans leur région et une transmission à travers les générations », définit Renaud Dutreil. L’atelier d’enluminure, ancré dans le terreau industriel de la Chaux-de-Fonds, a été fondé en 1926 par la famille Monnier dont il a longtemps porté le nom. Il est fort d’une expertise quasi centenaire dans l’application de matière lumineuse.

Renaud Dutreil, ancien ministre français, est l’initiateur et pilote du fonds d’investissements Patrimoine Vivant chez Mirabaud Asset Management. Ancien responsable de LVMH aux Etats-Unis, il dirige les activités de gestion d’actifs au sein de la banque genevoise.

L’entreprise a changé de nom pour Monyco en 1994 et a été reprise par Frédéric Thierry en 2013. Depuis l’arrivée de ce dernier au poste de CEO, l’effectif a plus que doublé, atteignant 53 employés aujourd’hui. « Il nous est essentiel de miser sur des entrepreneurs dynamiques et solides, dans lesquels nous investissons espoir, confiance et capitaux. Or, Frédéric Thierry a gravi les échelons de l’entreprise et a prouvé sa capacité à faire mûrir les qualités de ses collaborateurs », commente Renaud Dutreil, aussi gérant de Patrimoine vivant.

Le chiffre d’affaires de Monyco n’est pas dévoilé, mais Renaud Dutreil indique que l’ambition du fonds est « d’amener les PME à un plus grand développement international, de leur inoculer davantage de modernité et de les faire dépasser 100 à 200 millions de chiffre d’affaires. La PME compte 120 clients dans son carnet de commande. Parmi eux, les plus grandes marques de l’univers horloger dont Monyco ne peut révéler l’identité.

Renaud Dutreil et son équipe explorent d’autres pistes helvétiques pour renforcer encore Patrimoine vivant, « dans le secteur des cosmétiques et le milieu horloger », dit-il sans en dévoiler davantage. Lancé il y’a environ quatre ans, le fonds a déjà investi dans une dizaine d’entreprises, « des montants allant de de 5 à 20 milions d’euros, pour un total de 155 millions d’euros levés au total, pour le moment », indique-t-il encore. Ce fonds attire tant des institutions comme des caisses de pensions que des family offices, d’Espagne, de France, d’Italie, du Moyen-Orient et de Suisse.

Source: MARENNE, Sophie, 2022. « Mirabaud prend une participation majoritaire dans Monyco ». AGEFI [en ligne]. 18 mai 2022.